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Tu t’imagines discrète, sérieusement ? Non, bah, t’y as même pas penser en vérité. Tu fais tâche, au milieu des gens qui s’amusent, qui discutent, qui dansent, qui mangent. T’as même pas touché à ce cupcake, là. Il va finir par fondre dans ta main. Tu sais pas pourquoi tu l’observes, lui, hein. Il te fou mal à l’aise. Tu sais pas comment, ni pourquoi, mais c’est comme ça. Tu devrais juste l’éviter, passer à autre chose, trouver des amis, ou des gens qui s’amusent pour t’incruster … mais non, au lieu de ça, t’es là comme une idiote, tandis que sous tes yeux, il se pavane. Et ça t’énerve. Et tu sais même pas pourquoi, bon sang ! Le pire, c’est que forcément, au bout d’un moment, il te voit. Son regard croise le sien et tu manques littéralement d’écrabouiller le cupcake entre tes doigts tant ton corps se tend immédiatement. Il se met à faire des signes … t’es pratiquement certaine que c’est à toi qu’il dit de se ramener, mais tu fais l’innocente dans un premier temps, tu fais genre de chercher, de regarder autour de toi … jusqu’à ce qu’il t’appelle clairement. Bon.

Tu abandonnes le cupcake qui fait une drôle de gueule, et tu attrapes un verre, un soda, le tout en soupirant très lourdement, avant de te décider à traîner les pieds pour le rejoindre. Tu forces un sourire, malgré tout, pour faire bonne impression. « Salut… » Et là, maintenant qu’il est juste à côté toi, comme par magie, t’évite son regard à tout prix. Et tu te concentres plutôt sur la jeune femme qu’il était occupé à draguer – oui tu sautes vite aux conclusions et alors ? – elle est jolie. Et dans son costume, elle est même … plus que jolie, en fait. « Joli costume. »

le costume en gros.

Tu avais vite commencé à être bousculée. En même temps, tu étais restée là, droite comme un poteau, plantée, en observant ce qui se passait et mine de rien, la salle se remplissait quand même plutôt vite. Certains se jetaient littéralement sur la table du buffet, d’autres allaient directement danser, d’autres encore étaient réunis, en groupe, pour discuter, ce genre de choses. Qu’est-ce qui t’avais pris, de venir ici ? Franchement, tu avais beau adorer cette fête, particulièrement, tu savais parfaitement que les bals, les soirées, c’était pas ton truc. Tu risquais pas de t’amuser, étant donné que tu étais venue totalement seule, mais ça … c’était de ta faute. Tu avais si peu d’amis. Si peu auxquels tu aurais pu demander de t’accompagner. Il n’y avait d’ailleurs pas le moindre visage familier à l’horizon. Ou alors si … mais tu ne les avais pas reconnus, à cause des masques, des maquillages, des costumes.

Tu soupires lourdement. Ça commençait mal, hein, Amy ? Sérieux, t’avais juste besoin d’un verre. Un truc bien sucré, bien frais histoire de tenter de dire au revoir à la boule d’angoisse un peu douloureuse qui avait pris place au creux de ton estomac. C’est finalement sur un coin de mur, légèrement à l’écart que ton dos vient trouver appui … super. Elle promettait, cette soirée, hein ?

T’aurais pas dû venir ici, Amy. Bordel. Parfois, t’avais juste de drôles d’idées, et autant dire que ces derniers temps, t’enchainais avec les mauvaises décisions, autant qu’avec les accidents de parcours. Tu viens frotter ta main, encore très légèrement douloureuse. Fallait pas oublier que tu t’étais casser quelques os là-dedans y’avait à peine trois semaines de ça. Normalement, c’était remis … normalement. Disons que t’avais juste pas pris la peine de retourner à l’hôpital. Tu pouvais bouger les doigts, et puis t’en avais eu rapidement ras le bol de ton atèle. Du coup, tu l’avais juste retiré, et ça allait très bien comme ça.

Ton verre encore pratiquement plein, tu te redresses un peu. T’as toujours vu personne avec qui tu pourrais aller passer un peu de temps ce soir … du coup, t’es décidée à abandonner pour ce soir. Tant pis. Expérience ratée. T’as plus qu’à rentrer chez toi … Du moins, c’est ce que tu dis, jusqu’à ce qu’un type que t’as jamais vu de ta vie s’approche de toi. Visiblement, il est tout seul, lui aussi … alors, au lieu de faire ta mauvaise tête, comme trop souvent, tu laisses ton dos reprendre sa place contre le mur, et tu soupires, avant de boire une gorgée de ton soda. « Ouais. » Un mot. Wow. Super. Bravo Amy. « J’espère qu’ils ont prévu des trucs sympas parce que pour l’instant, ça sent la mort leur bal d’Halloween. » Et dire qu’ils avaient tous été sur les dents durant des jours, à la présidence, tout ça pour … ça.

T’étais tranquillement au milieu de la foule à faire ta petite vie sans rien ne demander à personne avec ton petit verre à la main qu’il fallait qu’on te bouscule & voilà l’inévitable arriva : tu avais fini par renverser plus de la moitié de ta boisson sur les bottes blanches (en tissu, sinon c’est pas drôle) d’une pauvre malheureuse. C’était clairement pas ta faute, mais t’as pas envie de te prendre la tête alors tu te dis que tu vas t’excuser pour le mal que tu n’as pas fait –de toute évidence-.



« Déso- »

En relevant la tête vers le visage de ton à la fois agresseur & victime tu coupes ta phrases. Finalement, non, t’avais plus envie de t’excuser.



« PUTAIN. T’en a pas marre de prendre toute la place et bousculer les gens ? »



Tu t’énerves juste un peu avant de lâcher un soupire, pas en public Aslan, pas en public. Tu cherches à détourner ton attention & tu te reportes sur l’autre gars costumé comme toi, en démon.



« Nice costume. »

Bizarre, comme à certains moments, tu ne ressens que haine et dégoût profond. Alors qu’elles s’éloignent de toi, tu souffles, tu soupires profondément, relâchant les nerfs tendus de ton corps. Contrôle. Tu ne dois pas céder à certaines de tes pulsions. Pas ce soir. Pas ici. Ce serait trop imprudent. Tu es capable de tenir bon, et tu le sais. C’est bien pour ça, que tu es toujours là. Libre et en vie.

Les groupes se forment, ici, et là. Des élèves, uniquement des élèves pour le moment. Tu doutes que des professeurs viennent s’aventurer dans cette folie, du moins tu en doutes jusqu’à ce que ton regard s’arrête sur cet homme, à l’écart, isolé. Est-ce ton expérience du genre humain, ou des études en psychologie qui te poussent à penser qu’il est loin d’être à l’aise ? Tu n’en sais rien. Mais tu crois déceler dans ton regard et sa façon d’agir, quelques marqueurs qui font écho à ton propre comportement. Comment est-ce qu’on aborde les gens, déjà ? Tu te tournes, attrapant deux verres, avant de finalement rejoindre cet homme … c'est ton professeur. Tu le connais. Le professeur de psycho, l'un des seuls que tu connais un peu, dans cette fac, parce que tu assistes à ses cours avec assiduité. Finalement, silencieuse, arrivée à sa hauteur, tu lui tends le verre, attendant qu’il s’en saisisse avant de boire dans le tiens, sans doute pour inspirer une certaine confiance… Le poison, c’est pas ton délire de toute façon. « Une vraie torture, n’est-ce pas ? » Tu penches la tête, observant la foule agitée. « Un véritable cirque … »

@lior viklund

Tu remarques à peine les signes d’hésitation. Ça te semble un peu ridicule … en réalité, alors tu préfères simplement garder le presque silence, continuant d’observer ce qui se joue, ce qui défile sous ton regard actuellement si sombre, si emplie de rage. Le professeur de psychologie n’a pas pour réputation de faire dans la dentelle. Ce n’est clairement pas l’un de ces profs, capable de faire ami-ami avec ses élèves … il est même imprégné d’une certaine violence, selon toi. Cela dit, ce n’est pas bien grave. Tu ne cherches pas à t’en faire un ami. Tu essaies juste de tuer le temps avec les moyens du bord, voilà tout.

Il semble d’accord avec toi, et un sourire vient furtivement déformer le coin de tes lèvres. Tu es très injuste, Velvet. Ce ne sont que des enfants, comme toi d’ailleurs, ils ne font que jouer, s’amuser, se détendre et pourtant, toi, tu es là, parfaitement incapable de comprendre ce qui peut bien animer se désire de sombrer dans le ridicule. Du moins, toi, tu trouves ça ridicule. « J’imagine que j’ai ressenti le besoin de pimenter ma soirée si morne … » Tu hausses les légèrement les épaules, portant pour la première fois réellement ton regard sur l’homme. « Je me fiche totalement de ce concours. Mais merci, je suppose. Le votre n’est … pas si mal non plus. » Bon, il est vrai que pour toi, Halloween consistait avant tout à faire peur, à faire monter l’angoisse. Avec le costume du professeur, on était clairement loin du compte. Il devait attirer, plus que repousser, d’ailleurs les regards langoureux vers sa personne étaient nombreux, maintenant que tu prenais le temps de les chercher. « Je dirais que vous avez toutes vos chances … vous attirez visiblement le regard. »

@lior viklund