Tu étais en train de te prendre -comme à ton habitude- la tête avec Cléora lorsque toutes les lumières s’éteignirent. Les haut-parleurs retentissent : il faut évacuer de toute urgence.  Tu fuis comme tout le monde accompagnée d’une personne dont tu ne sais rien, en même temps dans ce noir : difficile de savoir avec qui tu vas et où tu vas. Tu arrives le souffle court dans un endroit plus calme, mais tu ne perçois pas grand-chose par cette nuit où la lune est mal éclairée. Tu plisses les yeux ; mais tu ne reconnais ni le costume, ni la personne : tu hausses les épaules tant pis ça t’évitais de te retrouver seul au cas où un psychopathe se pointerait (ptdr aslan si naif).



« Bon, on est où ? Va falloir trouver la sortie. »

Ça aurait pu être une conversation intéressante. Vraiment … tu le pensais sincèrement. Seulement, tout avait été interrompue par ce gars. Ce garçon. Si jeune … Tes yeux perçants avaient immédiatement capté le sang sur son corps, ton regard s’était illuminé d’un intérêt soudain. Tu étais restée là, les yeux fixés sur lui alors qu’il semblait paniqué. Et finalement, poussée par les mouvements de la foule en panique, tu t’étais mise à bouger, à courir sans raison. Tu avais suivi le mouvement, par réflexe, peut-être tu n’en savais trop rien.

Finalement ? Tu t’étais retrouvée dehors, non loin du bâtiment économique, à la porte en fait. Il y avait ce garçon, près de toi et tu n’avais pas pu t’empêcher de l’observer, un instant. Tu voulais du sang, tu en avais eu, et pourtant ce n’était toujours pas assez. Tu avais été dérangée dans ta contemplation. Tu n’avais rien compris et c’était frustrant. Rageant. « C’est le bâtiment éco. » Tu siffles. Tu n’es pas bien disposée à discuter, ni à fuir, ni à l’aider, bien au contraire, en fait. Le danger c’était toi, personne d’autre. Peu importe qui jouait ce soir, à semer la terreur. Le sang et la mort n’étaient pas des choses effrayantes. Bien au contraire. « Tu flippes, j’suppose. » Tu hausses les épaules, tu t’avances, tu fais grincer la porte du bâtiment. « Tu peux rester dehors si tu veux … mais peu importe qui arrive, il finira par te trouver si tu ne bouges pas. » Tu lui souris. Un sourire loin d’être plaisant, loin d’être amical. Franchement, s’il mourait sous tes yeux … tu trouverais ça amusant. Encore plus si c’était toi qui trouvais de quoi l’égorger.

Te voilà seul à seul avec cette fille au costume que tu percevais assez unique. Elle te désigne que c’est le bâtiment éco, c’était plausible. Tu m’étais rarement les pieds de ce côté-là, donc de tout évidence tu ne savais pas vers où tu pouvais te diriger si ce n’est à l’aveuglette.  Autre évidence, c’était que ta nouvelle partenaire ne semblait pas réellement sympathique, au contraire, elle avait cette aura grisante et déplaisante. Te faire peur ? Non. Par contre elle te mettait mal à l’aise.

Tu soupires et fini par la suivre malgré l’avertissement (ou les menaces) sous-entendues par ladite demoiselle. Mourir ici ? Tu y crois moyen. Tu es plutôt même du genre à te demander si ce n’était pas un étudiant qui avait provoqué tout ce raffut. «  Oui, oui et il nous jettera des confettis dessus pour nous dire bonne année. Allez avance. »

Tu passes devant avançant au milieu du campus en direction des chambre étudiante.

«  Va y, putain ils ont niqué la soirée un peu je rendre dormir, tu viens ? »

Et il te passe devant, et il se met à râler. Mieux. Il commence à se montrer autoritaire et ça, ça te déplaît. Bon sang, tout ça à cause de leurs histoires de fouille. Tout ça, pour ça, en plus. Ça n’avait pas empêcher tout ça, visiblement. Quelle bande de gros nazes. Tant bien que mal, tu ignores sa … plaisanterie. Est-ce que c’en était une, d’abord ? Tu sers les poings. Tu sers les dents. Tu le laisses passer devant toi, avec un peu de chance, quelqu’un ou quelque chose va lui sauter dessus par surprise et le bouffer. Tu l’écoutes se plaindre, tu traînes des pieds, tu prends tout ton temps, en ce qui te concerne. T’es pas vraiment pressé de rentrer, toi. Cela dit … tu finis par avancer, le rattraper. « Ferme là. » Tout est si silencieux. C’est le terrain de chasse rêvé pour un prédateur assoiffé de sang. Il suffit de tendre l’oreille pour tout entendre … en plus, le couloir résonne. « Tu parles trop … je vais finir par t’arracher cette langue. » Tu ne te caches même plus. Adieu masque de timidité. Y’a un type qui rôde, hors de question qu’il se montre plus fort que toi. C’est tuer ou être tuée, non ? « Tu parles trop. Et trop fort. Boucle la… »

Une chose était désormais sûre : c’est que toi et ta très chère inconnue, vous n’alliez pas faire ami-ami durant cette petite balade. La conversation coupe court, elle n’est ni réceptive à ton incroyable ironie, ni capable de se détendre par cette situation sans queue ni tête. Tu avais lancé le pas et voilà qu’elle grommèle derrière toi avant de te rattraper ferme-là, je vais finir par t’arracher cette langue. Tu hausses de nouveau les épaules. Ce n’était pas comme si cette gamine te faisait peur. Tu l’associais à ce genre de gamine qui voulait se donner un genre un peu émo et dramatique à la foi, rien de bien innovent en soit.



«  Oui, oui. En attendant si tu n’es pas contente : t’es pas obligé de me suivre. »



C’était aussi simple que ça. T’es pas du genre à te prendre la tête quand bien-même il y avait cette étrange fouille un peu plus tôt dans la soirée. Là encore, de toute façon le seul endroit qui serait un minimum sécurisé était évident : ton dortoir, ta chambre, ton putain de lit. Ni plus, ni moins. Puis dans ta réflexion : tu t’arrêtes (tout comme physiquement).



« C’est étrange, qu’il n’y ait personne aux alentours »



Tu regardes autour de toi et finis par exaucer le grand souhait de ta partenaire : te taire. Il y avait un véritable silence de mort autour de vous.

Il t’exaspère, ce crétin. Bordel ! Pourquoi tu vas dans la même direction que lui, déjà ? T’aurais plus de chances, en le laissant là, se débrouiller tout seul. En même temps … t’es pas réputée pour ta force physique. T’es toute petite. T’es capable de tuer. T’es capable d’assassiner un type bien plus gros, plus lourd, plus grand, mais pour ça tu dois user de stratagèmes, tu dois faire preuve d’ingéniosité, tu dois te préparer. Là ? C’est impossible. T’es même pas armée. D’ailleurs, ça te stresse. T’as même pas une lame sur toi. Merde putain. T’es obligée de coller … t’as pas peur de mourir, mais t’as pas envie qu’un connard viennes te planter ce soir.

Tu grognes. Il a marqué un point, et ça te donne envie de lui arracher la tête. Fait chier. Tu souffles un grand coup, ton regard attiré par cette boite, ce verre qui entoure l’extincteur. Ton poing enroulé dans les bandages, tu viens le renforcer d’un morceau de ta cape, avant de le balancer dans le verre qui résiste. Du coup, tu t’acharnes, jusqu’à ce qu’il cède, qu’il éclate sous tes doigts. T’as fait trop de bruit, mais tu viens ramasser un morceau de verre, un peu plus gros, et puis t’enroules un de tes bandages autour, pour faire une espèce de manche … pour en faire une lame similaire à un couteau grossier, ignorant d’ailleurs royalement le sang qui s’écoule de tes doigts écorchés. « Peut-être qu’ils sont déjà tous morts. » Bon t’en doute, t’as croisé aucun cadavre. Tu te redresses, tu rejoins ce type dans le couloir. « Ou alors ils sont malins et ils se cachent, eux. »

Tu t’attardes à observer tout autour de toi après ta remarque, c’était calme, trop calme. Comment se faisait-il que vous n’aviez encore croisé personne et ni même entendu quoique ce soit ? Tu n’aimais pas réellement ça. Un bruit sourd te ramène à la réalité, ta partenaire de fortune s’était mise en tête de briser la vitre en verre protégeant l’extincteur. Si tu trouvais l’acte totalement absurde il te paraissait paradoxalement plein de sens : on ne savait pas réellement ce qu’il se tramait et dans ce genre de situation : il valait mieux rester d’une manière ou d’une autre armé. Tu ignores ses provocations et décide d’arracher un pan de ta cape avant de saisir la main blessée de ton acolyte du moment et de panser maladroitement ses plaies saignantes.



« Dis ce que tu veux, continue de m’insulter si t’en as envie : mais si tu as besoin d’aide, demande-moi. »



Tu attrapes à ton tour un morceau de verre pour ne pas rester sans défense lorsque soudainement tu sembles ébloui. La totalité des lumières étaient revenues. Tu te retournes de nouveau vers l’étendu & voilà que le paysage avait bien changé. Sang & corps décoraient le sol.



« Bordel de merde. » 



Tu sens des frissons te parcourir et t’avances vers le premier corps étendu au sol. Tu retournes avec attention l’individu et te penche pour sentir sa respiration. Mais tu ne ressens…



« …Rien. On ne devrait pas trainer. »



Ca te révolte, te donne des haut le cœur, mais tu essayais de trop rationaliser pour te laisser emporter par les émotions. Pas tant que ce cauchemar serait terminé.

Tout est tellement silencieux. Ça pourrait presque être angoissant, du moins, pour quelqu’un de parfaitement normal. Toi, tu t’en fiches. Tu as tendance à te dire que c’est tant mieux … au moins, tu es attentive aux sons. Rien ne t’échappe, même si tu ne donnes pas forcément l’impression d’être concentrée, tu l’es. Désormais armée, tu soupires alors que le type qui t’accompagnes vient attraper ta main pour l’enrouler dans un morceau de sa cape. La douleur ne te dérange pas le moins du monde, surtout que c’est très superficiel, en fait. Mais bon … tu le laisses faire, étonnement. Tes menaces, tes regards sombres et tes provocations n’ont pas l’air d’avoir beaucoup d’effet sur lui. C’est à se demander s’il est courageux, ou bien trop bête pour comprendre le message. Dans les deux cas, peu importe. « J’ai pas besoin d’aide. » T’en as jamais eu besoin, c’est pas maintenant que ça va commencer. Tu finis par reprendre ta main, un peu sèchement, avant de te remettre à avancer … Et puis, subitement tout se rallume et tu oses t’approcher d’une vitre. « Et bah … je sais pas qui est ce type mais il est motivé. » Un carnage. Un vrai bain de sang. Et un énième soupire de ta part. Il est pas comme toi, l’auteur de cette tuerie. Lui, il a l’air sauvage. Toi, t’es méthodique. Y’en a partout. Dehors et… même dans les couloirs. Tu laisses ton équipier de fortune s’avancer vers un corps qu’il retourne, laissant entrevoir à peu près les coups de lame bien prononcés. Il est mort, évidemment. Rien qu’à voir la marre de sang autour du corps, tu l’aurais parié. « Mh … Je suis d’accord, pour une fois. » Tu te mets à observer autour de toi. Sérieux, bonne idée ou pas de traîner dans ce bâtiment ? T’en sais trop rien. Maintenant que la lumière est allumée, la visibilité est bien meilleure et peut-être que c’est le moment de bouger. « On devrait aller ailleurs. Y’a rien ici. On trouvera rien d’utile et à part s’enfermer dans une salle … c’est pourri. » Tu jettes un œil à l’extérieur. Ça bouge pas, pour le moment, du moins tu vois rien. « On va repasser par l’arrière, ensuite on avisera. Garde bien ton éclat de verre. Ne le lâche sous aucun prétexte et à la moindre occasion, n’hésite pas à trancher ou planter. Enfin si tu veux vivre. » Tu le vois à l’état des corps. Le tueur qui se balade, lui, il hésitera pas une seconde.

C’est seulement dans la pire des situations que toi et ta partenaire arrivait à finalement trouver un point d’entente. Comme on le disait, valait mieux tard que jamais. Vous étiez d’accord sur le fait qu’il ne fallait pas rester ici et que décidément, il était préférable de resté plus ou moins armé dans cette situation. Tu ne le montre pas, mais un frisson de dégout te parcourt l’échine. Il fallait être dépourvu de cœur & d’âme pour être capable de telles atrocités. Tu serres ton morceau de verre dans ta main et acquiesce.



« La cafétéria ou le restaurant. On pourra y trouver surement en cuisine des couteaux bien plus aiguisé et de quoi barricader les lieux ? »



Tu te mets en marche, plus vite vous bougerez d’ici, moins vous auriez de chances d’être repéré si ce n’était pas déjà le cas. Tu passes devants les corps & détourne le regard, ça te faisait mal de l’admettre mais vous ne pouviez plus rien pour eux et personne ne vous disait que le tueur ne faisait pas semblant de gésir au milieu de ce massacre... Il ne vous restait plus qu’à survivre et à ne pas être un nom de plus dans la liste des victimes.

« Mh. » Restaurant … cafétéria … T’en savais trop rien. C’était des lieux évidents, si on voulait trouver un couteau, oui, forcément, mais pour toi, c’était justement bien trop évident. Hors de question de se jeter dans un piège, dans la gueule d’un loup, comme disait l’expression. Le truc, c’est que tu n’avais pas vraiment d’idée brillante à proposer en retour, alors pour le moment, tu préférais finalement garder le silence.

Tu accélères le mouvement, sans toutefois prendre le risque de courir ou d’aller trop vite. Tu voulais continuer de guetter, tu ne voulais manquer aucune information. Aussi, si tu avances à bon rythme, tu continues de marcher. « C’est bizarre on n’entend rien … » Encore quelques pas, et voilà qu’il te semble entendre une porte claquer. Pas dans votre bâtiment, cela dit. Dehors, sans doute. Alors tu fronces les sourcils. « T’entends … ? J’ai l’impression que ça bouge dehors. » Cette fois, tu accélères encore, et puis tu t’arrêtes nette, te collant contre un mur, tout en poussant le jeune homme contre un autre, tandis que deux silhouettes passent rapidement devant les portes vitrées à l’arrière. Sans doute des étudiants en train de fuir, mais comme tu n’en sais rien, tu préfères éviter la confrontation inutile. « … faut pas qu’on nous voit. » C’est surtout que prendre le risque de se montrer, c’était possiblement s’exposer aux yeux d’un tueur. « Pas pour l’instant… » Bon et au pire, le premier qui te surprends, tu le plante hein.

Pour le coup, t’avais pas envie de prendre de décision seul. Vous disperser ce serait la pire idée possible, dans le pire des cas : si l’un se faisait planter y avait moyen que l’autre puisse en retour planter l’assassin…Un truc du genre du moins, tu essaies de t’en convaincre. Tu observais ta partenaire dont tu ne connaissais toujours pas le nom prendre les devants et bouger avec habilité. Tu te glisses derrière elle et elle te donne l’illusion d’avoir fait un peu trop de laser game dans sa vie ; qui aurait cru que ce genre de compétences auraient été utile un jour. Lorsqu’elle te signale un bruit tu te plonges dans un silence observateur.

« Je crois entendre des voix, mais ça me semble être mauvais signe. »

Si les gens s’enfuyaient de cet endroit, rien ne vous disait qu’il ne fuyaient pas le tueur. Tu rejoins ton acolyte et lui t’accroupis en lui faisant signe d’en faire de même pour ne pas rester à hauteur de vue.



« Ok, changement de plan. On peut rester dehors : l’avantage c’est qu’on est bien plus libre de nos mouvements.  »



T’as l’impression d’être en pleine partie de CS :GO avec un peu plus de stratégie quand même, c’est n’importe quoi.


« Je sais pas ce qu’ils fuient là bas....mais vaut mieux s’en tenir à l’écart.  » 



Réfléchis, réfléchis. Il y avait bien quelque chose qui pourrait vous aider ne serait-ce qu’un peu. Puis, tu as une nouvelle idée en levant les yeux vers les lampadaires.



« Le courant et revenu….Y a moyen d’atteindre les caméra par la salle informatique, non ? Avec ça on pourrait voir où est ce grand malade.  »

Tu finis par t’accroupir, parce que de toutes façons, vaut mieux, au moins le temps de réfléchir. Tu sais pas trop ce qui se passe dehors, mais avec le nombre de corps, tu te doutes que c’est franchement pas la joie. Bon, tu sais à peu près par quoi t’es entourée, y’a bien la cafétéria que tu connais bien, juste à côté, mais encore une fois, t’aurais trop l’impression de te jeter dans un vieux piège bien visible. T’aimes pas être prévisible. « C’est pas bête. » Avec la lumière de retour, ça pouvait le faire, après tout. « Mais pas en pleine lumière. » Bon … « Faut rester dans l’ombre … » Autrement dit, aussi étrange que ça puisse paraître, tu approuvais le plan de ce gars inconnu. N’était-ce pas merveilleux ? Toi. Coopérative. Faut dire qu’il était dans le vrai … du moins, jusqu’à ce qu’il parle de la salle informatique. Ça, c’était hors de question. T’avais entendu bien trop de rumeurs sur l’endroit, ça circulait sur tout le campus. Pas que tu en avais peur, hein, du type de la salle info, plus que t’avais pas envie de te faire refouler à la porte, et de devoir prendre le risque de faire un demi-tour. « Pas la salle info. Le type là-bas est trop bizarre. » En plus, c’était à l’opposé. Quoi qu’il en soit, tu finis par te relever, par faire signe de te suivre, et tu pousses la porte pour te glisser dehors, tout en observant autour de toi. Pour le moment ça avait l’air plutôt calme, mais t’avais un sacré mauvais pressentiment, fallait le préciser.

Difficile de savoir quelle était la bonne décision quand toutes vous semblait être mauvaise, mais si t’as bien retenu un truc de la demoiselle qui t’accompagnait lors de sa petite scène : c’était que parfois il ne fallait pas avoir froid aux yeux. Elle n’était pas convaincue par la salle informatique, mais lorsque toutes les options sont fausses ; il fallait bien s’engager dans l’une d’elle et c’est celle qui te semblait la plus cohérente malgré les rumeurs colportées sur cet endroit.



« Certes, mais il est peut-être pas là-bas ? Avec tout ce qu’il se passe… Et au pire, on l’assomme, on est armé, lui probablement pas. »



Tu essaies de la convaincre tant bien que mal. C’était certes loin, mais c’était de votre côté que les choses semblaient s’agiter.



« Vaut mieux s’éloigner d’ici dans tous les cas, on y perd rien.  »



Danger ou pas, vous y obtiendrait qui-sait des informations et vous aviez l’avantage numérique. Elle semblait bien dégourdie et tu avais quelques réflexe de survie aussi.



« Sauf si t’as un meilleur plan ? Mais là, je préfère faire face à un vieux nerd qui pleure devant ses séries, que me rester ici jusqu’à que ces types sortent du théâtre. »

Tu frissonnes une fois dehors. Tu n’es pas sensible au froid, d’habitude, mais là … tu ne portes rien de très épais sur toi. Rester à l’extérieur, c’est pas top. A l’intérieur … ça t’inspires pas plus que ça non plus. Ouais, sauf que dans tous les cas, faut bouger et ça tu le sais. Y’a pas le choix. Rester sur place à attendre de te faire crever, c’est pas ton style. « Bon si tu veux. » Encore une fois, tu cèdes, mais force est de constater que t’as pas de plan plus brillant que ça. T’espères juste qu’il a raison, et que ce … Kali est pas dans sa grotte. Même si ce serait étonnant, en réalité.

Un dernier coup d’œil aux alentours, et tu t’approches du mur du bâtiment que vous venez de quitter pour le longer. Ensuite, faudra traverser la cour et vous pourrez atteindre la fameuse salle informatique. Tu restes dans l’ombre, comme prévu. Tu évites de rester dans la lumière vive des lampadaires qui éclairent maintenant plutôt bien l’entièreté de la fac. Sérieux, ça ressemble presque à une opération commando cette histoire, et le pire, c’est que tu devais avoir l’air de tout sauf d’une étudiante normale, présentement. « C’est quoi ton nom, au fait ? » Ah. Tiens. C’est vrai que t’as pas demandé. En fait, tu demandes jamais d’habitude, mais là, vu la situation, peut-être que c’est une bonne idée de chercher à savoir qui est ce gars.

Tu ne sais pas par quels moyens, mais finalement elle se décide à te céder raison. Tu croises les doigts pour que ton idée ne soit pas celle qui creusera ta tombe, mais à ce stade-là : quelle idée ne creuserait pas votre tombe ? C’était quitte ou double.

Dernier coup d’œil avant de longer les murs l’un derrière l’autre une fois arrivé aux abords, il n’y a plus le choix : il faut traverser la cour. Tu restes le plus bas possible et choisi le chemin le moins éclairé possible pour passer de l’autre côté. Tu vérifies que tout va bien & lui fait signe de te rejoindre. Cette situation était un mélange de film d’horreur & de film d’action, sauf que c’était bel et bien [i]la réalité[i].

De manière inattendue ta partenaire te demande ton nom. Ca te surprends, tu avais songé à lui demandé le sien, mais tu n’avais pas réellement osé de peur de te faire rembarrer (quelle ironie quand on est si proche de la mort).



«  Aslan. »



Tu te retournes en lui donnant ta réponse avant de lui retourner la question d’un simple «  et toi ? »

Au moins, si l’un de vous se perdait, l’autre serait toujours là pour faire honneur à son nom penses-tu ironiquement avant de reprendre la route jusqu’à la bibliothèque adjacente à la salle informatique. Tu tends l’oreille, mais n’entends aucun bruit. 



« C’est le silence complet. On rentre. »



& tu te glisses aussitôt à l’intérieur.

… Il n’y a rien. Tu restes plantée là, un instant, totalement interdite. Elle était là, la salle informatique. D’ailleurs, le bâtiment y était. Sauf que … il était clos. La porte semblait n’avoir jamais existé, ni même les quelques fenêtres. Il ne restait que les murs, des murs clos. Des murs solides qui formaient désormais un dangereux barrage devant vous deux. Piégés. Vous aviez pris un gros risque pour arriver ici et voilà que ça menaçait de vous mener à la case cimetière immédiatement. « J’y comprends rien. » Tu viens violemment frapper le mur, pile à l’endroit où la porte était normalement censée se trouver. Et puis, tu observes autour de toi, les alentours. Toujours rien, toujours personne. « On dev—… » Faire demi tour. C’est ce que tu allais dire. Mais c’est trop tard. Les lumières s’éteignent à nouveau. Il fait de nouveau nuit noire et ça, ça t’inquiète plus que tout. Ça t’inquiète tellement que tu viens donner plusieurs autres coups dans ce mur, comme si l’illusion allait s’envoler. Sauf que s’en était pas une, vu la douleur que ça provoquait dans tes mains, et tes doigts. Il était là, ce mur. « On peut pas rester plantés là, j’y vois rien … faut … » Oh non. Velvet. Tu perds le contrôle. Tu peux pas perdre le contrôle, hein. Pas maintenant, c’est pas le moment. « Il va nous trouver. » Qui ? T’en savais fichtrement rien. T’aurais dû faire plus simple. T’aurais pas dû accepter de prendre autant de risques. « Aslan … peu importe qui t’approches, t’as pas le droit d’hésiter, tu m’entends ? » … Maintenant, c’était votre vie, ou la leur. Ou la sienne. Peu importe. « On doit entrer quelque part. » T'es tellement inquiète que ... tu lui as même pas répondu. T'as pas dis ton prénom.

Ni porte, ni fenêtre. C’était un mur infranchissable & impénétrable. C’était quoi ce putain de bordel. Tu serres le point autour tape dans le mur comme ta partenaire, mais rien à y faire : c’était un mur porteur solidement constitué & de l’extérieur vous aviez donc que très peu de chance de réussir à le briser. Tout ça pour rien. Rien n’avait sens et vous risquiez d’y rester sans comprendre comment tout cela est arrivé.

Vous n’aviez pas eu le temps de prévoir la suite des événements que vous voilà de nouveau plongé dans l’obscurité la plus totale. Encore. Tu allais devenir fou avant même que cela ne prenne fin si ça continue. Tu essaies de rationaliser, là aussi : encore. Ca t’évite de perdre les pédales et t’aide à te raccrocher à la réalité.

Tu jettes de nouveau un coup d’œil à ta partenaire qui comme toi n’était franchement pas des plus rassurée par cette situation cauchemardesque. Tu lui prends la main pour te faire rassurant ; actuellement c’est tout ce que t’as à offrir et tu relèves vos mains liés à hauteur du regard

.

«  Je ne t’abandonnerais pas, okep ? Et je ne te laisserais pas mourir.  »



Elle te fait penser parfois à ton jeune frère ; Sinan. C’est peut-être ça qui te pousse à te comporter ainsi. Bon, maintenant il fallait sérieusement trouver un autre endroit ; tu entendais des voix s’élevée dans l’obscurité et ça te disait rien qui vaille.



«  Le bloc scientifique ? Les locaux du stellamag ? Y a quoi autour putain…L’infirmerie ? Je ne sais pas ce que tu préfères, mais avançons. On arrivera rien ici vu….qu’il n’y a plus d’entrée.  »



& tu te mets à longer le long du mur dans l’obscurité dans l’espoir d’avancer quelque part ou vous pourriez vous réfugier.

Manquait plus que ça. Toi, qui perd ton sang-froid. Faut dire que cette soirée, elle joue avec tes nerfs. Jour. Nuit. Jour. Ça n’arrête pas, et rien que ça, bon sang, ça te met les nerfs en boule. T’en as marre. Tu sais pas ce qui se passe, tu comprends pas et t’arrives pas à comprendre, alors forcément, ça joue en ta défaveur. Regarde toi, en train de t’acharner sur un mur … tu sais que ça sert à rien, t’es assez intelligente pour le comprendre.

Il faut qu’Aslan en vienne à prendre tes mains dans les siennes pour que tu te calmes finalement un peu. Regarde-toi. On dirait une petite chose fragile, alors que c’est pas le cas. Et lui, si … gentil. Qui ne se doute pas une seconde que les mains qu’il sert entre ses doigts sont celles d’une meurtrière. Tu détournes le regard, retirant tes mains des siennes avant de te remettre droite, puis de te raidir. Tu viens d’entendre un cri. C’est proche. « On bouge. » … Traverser de nouveau la cour, c’est peut-être l’idée la plus dangereuse au monde, mais c’est la tienne, maintenant. T’as suivi. T’as essayer d’être raisonnable, mais là, tu prends les choses en main. « On va faire demi-tour. » Bon par contre t’es pas complètement débile, tracer tout droit c’est pas la bonne solution, alors tu rattrapes Aslan par le poignet. « Bouge pas. On va partir … à peu près par là. Y’a un bâtiment relié aux autres, on pourra peut-être y entrer pour rejoindre … je sais pas encore. » En tout cas, ça valait mieux que rester là. Alors, toujours en le tenant fermement, tu te mets à avancer, un peu à l’aveugle, tenant ton arme entre tes doigts, prête à t’en servir, au cas où il le faudrait.

Tu as le cœur qui tambourine dans ta poitrine aux sons alentours. Pour le moment tu ne pouvais faire confiance qu’à elle. Tu ne connaissais pas son nom, mais vous sembliez être ce qui vous retiens de craquer à tout moment. Tu te décides à la suivre, bonne ou mauvaise idée tu ne savais même plus où aller ; ce que tu pensais être correct s’est révélé être sans issu de manière inexplicable ? Et maintenant, tu ne sais pas ; ta seule conviction est de garder ta partenaire en vie et de trouver d’autres personne pouvant l’être aussi.

Elle t’attrape par le poignet & cette fois c’est elle qui vous mène, mais lorsque tu entends les pleurs s’approcher ; tu t’arrêtes forçant ta coéquipière en faire de même.



« C’est proche… »



Tu plisses les yeux dans la pénombre jusqu’à distinguer une silhouette dans l’obscurité.



« Il y a quelqu’un qui….pleure. »



Ca te fend le cœur, encore une fois ces sanglots te remémorent ton jeune frère pleurnichard à souhait & piège ou non tu ne peux pas te résoudre à l’abandonner.



« On y va. Reste caché derrière-moi, on est jamais trop prudent. »



Tu avances consciencieusement avant de t’accroupir au niveau de l’inconnu. Tu n’es pas serein alors derrière ton dos, tu caches ta main tenant fermement le morceau de verre et tu pries intérieurement pour que ce soit simplement une victime de ce désastre, comme vous.  Tu glisses ta main sur l’épaule de la personne.



« Tu vas bien ?  »

Question idiote, comment ça pourrait aller avec toutes ces corps autour de vous.

Et tu avances, à bonne allure tout de même malgré les ténèbres qui vous entourent tous les deux. T’es décidée. Faut la traverser cette portion de la cour, faut rejoindre les autres bâtiments, vous aventurer là-bas, c’était pourri comme idée. Alors, ouais, tu te dépêches. Tu ne manques pas d’être prudente, mais tu écoutes sans doute un peu moins ce qui se passe autour de toi, c’est vrai. Si bien que, finalement, Aslan s’arrête. Et là, tu entends. Les pleurs. Les gémissements. Tu fronces les sourcils. Tu veux tracer ta route mais ton équipier, lui, ne semble pas décidé à faire ça. C’est proche, oui. Et tu la vois cette silhouette-là, devant, tu la distingues à peine, mais quand même. Tu grognes. C’pas une bonne idée, encore. Et voilà qu’il te passe devant, qu’il te cache derrière lui comme si tu n’étais qu’une enfant. Et il avance. Et … bon sang, tu veux pas trop parler, pour ne pas effrayer, ou faire réagir cette personne, qui pleure. Alors tu murmures. « Aslan … » Il te fait rager à jouer les héros. Depuis quand t’as besoin d’être protégée, en plus. Il est sans doute bien plus fragile que toi. D’ailleurs, quand il arrive à la hauteur de cette personne gémissante, tu te décales, et tu te places à côté de lui, tu attrapes sa cape, comme pour le faire reculer. Il est tellement pas prudent bon sang… « Recule un peu, bon sang. » Quel crétin. T’as l’impression de parler dans le vide. Et il te force à te rapprocher, toi aussi … si bien qu’au final, t’es trop proche à ton propre goût.