Une certaine frustration s'était installée en moi. Ce projet d'organiser une activité pour rapprocher les membres du conseil avait commencé un peu comme ça, parce que ça me semblait être une bonne idée. Parce que je voulais faire quelque chose de positif pour mes camarades, que je voulais faire une différence. Et bon, on ne va pas se mentir, c'était une façon pour moi d'espérer m'intégrer. J'avais du mal avec ça, bien honnêtement, et je m'étais naïvement dit que ça changerait peut-être si je montrais aux gens que j'étais dévouée et impliquée. Néanmoins, ça ne fonctionnait pas trop pour moi jusqu'à présent. J'avais l'impression de ne faire que des mauvaises impressions et je n'avais toujours pas réussi à demander à Levi si je pouvais faire ma levée de fond de vente de cupcakes sur le terrain de l'école.

J'aurais pu retourner à la présidence, encore, mais ça commençait à me saouler et à me démotiver. J'en étais au point où le pessimisme commençait à l'emporter sur le réalisme et, par conséquent, j'avais besoin d'une victoire, d'un progrès. J'avais donc décidé de changer d'approche. Avant de demander à Levi la permission de vendre mes cupcakes, je devais déjà savoir si c'était possible, pour moi, de les faire. J'aurais besoin d'une large quantité de petits gâteaux et non seulement je n'habitais pas sur le campus, mais en plus je n'avais pas de voiture. Je devais trouver une cuisine, quelque part à la fac, qui accepterait de me laisser préparer mes cupcakes sur place. Si tout était déjà planifié d'avance, mon petit doigt me disait qu'il serait plus difficile pour le président de refuser ma requête. Inversement, s'il acceptait mais que je n'avais pas de cuisine à ma disposition, c'était fichu.

Et c'est ainsi que débutait l'aventure du jour, à la recherche d'un responsable ou d'une personne suffisamment informée pour répondre à mes questions.

Alors ça pour une surprise, c'était une surprise. Que faisait Levi ici ? Pour le coup j'étais bien heureuse de ne pas être allée à la présidence vu que bon, j'étais maintenant certaine que je me serais heurtée à une porte close. Mais encore, ce n'était pas tout. Il portait un tablier, avait les mains pleines de farines et... venait de me saluer par mon prénom ?

« Tu t'en es souvenu ? »

Ça m'avait échappé tout seul. La question aurait surtout dû être : alors tu m'as entendu te répondre la dernière fois avant de m'abandonner devant l'infirmerie pour retourner à ta réunion du conseil des élèves ? Enfin, qu'importe, j'avais d'autres interrogations. Je m'approchai donc de lui, et par conséquent de la cuisine, le regard plein de questions.

« Que fais-tu ici ? Je ne savais pas que tu cuisinais. Tu prépares quoi ? »

Je ne vais pas mentir, c'était agréable de le voir comme ça, aussi détendu. Ça me permettait, moi aussi, de me mettre moins de pression et d'espérer interagir avec lui de façon plus naturelle. Il m'avoua aimer cuisiner, faisant partie du club de cuisine en plus de venir ici dans son temps libre. Voilà qui était intéressant.

« Donc les élèves ont le droit de venir ici quand la cuisine n'est pas utilisée pour s'en servir ? »

Voilà qui était une bonne façon d'avoir la réponse à la question qui m'avait fait me déplacer et ce sans même faire référence au projet que j'étais en train de mener. De toute façon c'était probablement mieux comme ça, il avait l'air bien dans son élément là et ça semblait lui faire du bien, je n'avais pas envie de gâcher le moment pour lui en lui parlant du conseil. Toujours est-il qu'il m'informa de ce qu'il était en train de préparer et de pour qu'elle occasion il s'agissait. Pour le conseil des professeurs hein ? Belle attention.

« Est-ce que je peux te filer un coup de main ? Je suis barista, mais il arrive souvent qu'ils aient besoin d'un coup de main pour préparer les pâtisseries. Enfin, je dis ça mais, ça a l'air d'être ton alone time, je ne voudrais pas t'en priver. »

« Oh je vois. C'est bon à savoir. »

Ceci étant dit, je ne voulais pas envahir son moment de temps libre avec lui-même et j'étais prête à partir s'il préférait que je le fasse, mais, à ma grande surprise, il m'autorisa à rester. J'esquissai un sourire, flattée par ce geste.

« Merci. »

Il n'avait pas besoin d'aide... jusqu'à changer d'idée et me demander de m'occuper des citrons, pour la décoration du cake. C'était une responsabilité importante. Certes, ça n'affecterait pas le goût, mais ça affecterait la présentation et, comme tout le monde le sait, les apparences sont importantes pour faire bonne impression. Ce cake était l'ouvrage de Levi et il se devait d'être mis en valeur pour les professeurs, pour rendre justice au talent du président des élèves dans une cuisine.

« Chef, oui chef ! »

Dis-je avec le sourire, enthousiaste, mais sereine. Je déposai mes effets personnels et fouillai rapidement dans mon sac pour trouver de quoi attacher mes cheveux. Puis, je me dirigeai vers le lavabo et me lavai les mains avec de l'eau chaude et du savon après avoir remonté mes manches, pour me laver les bras jusqu'aux coudes. Maniaque de la propreté en cuisine ? Disons que Levi n'était pas le seul perfectionniste ici. Je m'installai à un espace de travail adjacent à celui du président, attrapant un couteau et un citron pour commencer mon ouvrage. Je  m'y appliquai avec dédication, motivée par un profond désir de bien faire. Simultanément et un peu malgré moi, j'avais commencé à fredonner un air doux, joyeux. J'ignorais où je l'avais entendu, mais il me venait naturellement, tel un air familier qui date de l'enfance. C'était une habitude pour moi, quand j'étais absorbée par mon travail. Que dire de plus, j'aime la musique.

Et non, pas de coupure ou de maladresse à signaler. Sans vouloir me vanter (d'accord juste un peu) j'avais l'habitude de ce genre de tâches. Comme dit plus tôt, il m'arrivait souvent de devoir donner un coup de main au Cerisier Blanc, ceux-ci me demandant parfois de m'éloigner des breuvages. Pire, j'étais si appliquée que je ne remarquai guère les oeillades de Levi ni ne pensai à regarder en sa direction. Je lui faisais parfaitement confiance.  Je ne m'arrêtai de chantonner que lorsque la voix du président se fit entendre.

« Mh ? C'est possible, je ne me souviens plus où je l'ai entendue. »

Oh, la fin de la minuterie ! Et juste à temps, je venais de finir de préparer les lanières de citron. Cela me donna l'opportunité de suivre Levi des yeux, retenant mon souffle avec appréhension. Parfait, il avait l'air par-fait. J'esquissai un sourire à la fois fier et soulagé. Enfin, je n'avais sans doute pas matière à me féliciter, mais disons que c'était un genre de fierté empathique, pour le brun. Je me tournai d'ailleurs vers le concerné avec un sourire chaleureux.

« Et maintenant ? Que puis-je faire d'autre pour t'aider ? »

Il ne restait plus qu'à attendre de pouvoir démouler le gâteau. Dommage, j'avais bien apprécié ce court moment de cuisine à deux. Enfin, d'accord, j'avais seulement coupé des citrons, mais tout de même. Je me contentai donc de le regarder se mettre à l'ouvrage, croisant les bras et m'appuyant contre la surface de travail tout en le suivant du regard. J'aimais bien regarder les gens cuisiner, surtout les gens qui savaient ce qu'ils faisaient, comme Levi. Je ne m'attendais toutefois pas à ce qui allait suivre. Moi, l'occuper ? Quel dommage que je ne sache pas jongler. Quoi que ce ne serait pas nécessaire, le président restait quelqu'un de curieux, à mes yeux en tout cas, et il avait déjà une petite idée de ce qu'il voulait savoir.

« Je ne pensais pas t'en parler maintenant pour ne pas gâcher ton moment de repos, mais puisque tu poses la question. »

Dis-je d'abord avec un air sincèrement désolé. Il avait l'air si détendu, si serein dans sa cuisine. Lui parler de trucs en lien avec le conseil m'attristait un peu, me faisant craindre que ce petit moment agréable se soit terminé aussi rapidement.

« Comme tu le sais je voulais planifier une activité, pour les membres du conseil, pour du team-bonding. J'ai rencontré, sur mon temps, une élève qui étudie dans l'événementiel, pour m'aiguiller sur la façon d'organiser correctement un petit événement. Après discussion avec elle et réflexion, je pense organiser un petit rally avec des énigmes, quelque chose qui ne prendrait pas plus d'une heure alors ce sera plus aisé de trouver un moment pour l'organiser et ne pas trop gruger dans l'horaire des gens. Pour le financement de l'activité, elle m'a donné l'idée de faire une vente de cupcakes, que je financerais personnellement bien sûr. Mais comme je n'habite pas à la fac, je me suis dit que je devrais déjà commencer par trouver une cuisine pour les préparer. Je venais donc ici pour voir un responsable pour savoir s'il était possible d'utiliser la cuisine du restaurant. J'avais prévu t'informer de tout cela une fois que j'aurais toutes les informations en main, pour savoir quelle est la marche à suivre pour avoir l'autorisation de vendre des cupcakes sur le terrain de l'école, si seulement c'est possible. »

Je m'attendais à une réponse froide ou factuelle ou directe ou quelque chose comme ça. J'étais loin de m'attendre à ce qu'il allait dire. Est-ce que je rêvais ou... il venait de reconnaître mes efforts ? Non seulement il ne me détestait pas autant que je me l'imaginais, mais en plus il était conscient de toute l'énergie que je mettais dans le conseil ? J'étais reconnu par l'un de mes pairs ? Par le jeune homme qui m'avait inspirée à la base à m'impliquer dans le conseil non plus seulement par envie de m'intégrer, mais bien dans l'espoir de faire une différence positive à la fac ? Je détournai les yeux et baissai la tête, sentant mes yeux piquer et une sensation familière s'installer au fond de ma gorge. Je ne répondis rien, le laissant poursuivre. Récupérer la cuisine était compliqué, mais il pouvait s'arranger pour essayer de récupérer un créneau et, même, pour venir m'aider lui-même à préparer les cupcakes.

« Sérieux ? »

Et le grand final. Il savait que j'avais peu de temps pour moi et, malgré ça, il venait de m'inviter à rejoindre le club de cuisine, dont il était membre. J'aurais aimé rester digne et conserver un air calme et tout, mais disons que c'était pas trop possible. J'avais la larme à l'oeil, voir les larmes aux yeux, carrément. C'était sorti de nulle part, vraiment, tant et si bien que je ne me l'expliquais pas moi-même, gagnée par l'émotion comme je l'étais. Tout ce que je réussi à faire, c'est à m'essuyer rapidement la joue du dos de la main et d'esquisser un grand sourire sans doute très con, mais aussi extrêmement sincère.

« Ça me ferait vraiment très plaisir. J'aimerais cuisiner avec toi de nouveau, et pour de vrai cette fois, pas seulement couper les citrons. »

Oui bon, c'était beaucoup d'émotion pour probablement pas grand chose, mais c'est que ça signifiait beaucoup pour moi. Je me sentais un peu toute seule à Stellaris, si ce n'était de mon chat et de ma meilleure amie que je n'avais pas revue depuis super longtemps. Du coup, forcément, voir que mes efforts maladroits pour m'intégrer et me faire une place payaient enfin, c'était fichtrement satisfaisant et un peu émouvant. Et visiblement, Levi avait assez de sympathie pour moi pour prendre les devants en essuyant mon autre joue de ses mains farineuses. Mon sourire était gêné, mais tout de même rayonnant, riant un peu de moi-même au passage alors qu'il mentionna ne pas s'être douté que ses mots auraient un tel effet sur moi. Oui bon, j'avoue que c'était gênant et que je ne m'y attendais pas non plus. Surtout que je n'étais pas au bout de mes peines. Devenir son binôme ? Ce serait avec plaisir, évidemment. Par contre, il manquait un petit quelque chose pour souligner ça... Malicieuse, je trempai le doigt dans la farine pour en récupérer un peu, juste assez pour lui en mettre sur le bout du nez avec un air victorieux. Je devais me retenir pour ne pas pouffer de rire, mais je suppose que ce n'était pas une mauvaise chose.

« Voilà, maintenant on fait la paire. »

Le sourire qu'il esquissa était, faute de meilleur terme, excessivement mignon. Enfin, surtout sur son visage à lui quoi, c'était tellement inhabituel que, forcément, l'impact n'en était qu'amplifié. Mieux, l'état de détente en lequel il semblait plongé commençait à être contagieux et, enfin, je ne me semblais plus autant obligée de faire des pieds et des mains pour ne pas faire mauvaise impression. Après ça, je n'avais plus aussi peur d'être jugée par Levi. Ce dernier, toujours aussi caractérisé par son sens du devoir, reportait de nouveau son attention sur le gâteau, mentionnant au passage que je n'étais pas possible. Oui, j'en étais un peu fière.

« Hehe, désolé. J'arrive ! »

Je m'approchai en retrouvant un air plus sérieux, me concentrant entièrement sur le cake et sur la tâche qui nous attendait. Meilleur bosseur en équipe qu'il n'en avait l'air, le brun me demanda mon avis sur le placement des tranches de citron, proposant de les alterner, pour la couleur.

« Définitivement, je crois que ce sera plus agréable à l'oeil. On doit simplement planifier un peu pour s'assurer qu'on en a assez de chaque couleur et pour ne pas en avoir deux pareilles une à côté de l'autre. »

D'ailleurs, maintenant que j'y pensais et que l'odeur alléchante du cake me chatouillait les narines...

« D'ailleurs je ne savais pas que tu aimais le thé. J'essaie toujours d'emporter des breuvages au conseil, mais comme je ne connais pas les goûts des gens je prends simplement des cafés, des cappuccino, des trucs comme ça. T'as une boisson préférée ? Comme ça je pourrais te l'apporter à l'avenir au lieu de prendre un truc au hasard. »

Je relevai les yeux vers lui, curieuse, lorsqu'il prononça mon prénom. Y avait-il un problème ? Il me posa une question qui avait des airs de reproche, mais je ne le pris pas négativement. Nous commencions tout juste à faire connaissance en vérité. Nos interactions précédentes s'étaient faites exclusivement dans le cadre de nos rôles au conseil étudiant. Maintenant, il pourrait commencer à apprendre à me connaître telle que j'étais et inversement. Même, je trouvais qu'il y avait du vrai dans ce qu'il disait.

« Ouais, c'est vrai que je suis un peu try hard. J'aime dire que ça me rend attachiante, mais... Ouais. J'ai sans doute besoin de me détendre moi aussi, tu as bien raison. »

Au final, c'est au feeling que Levi s'occupa des citrons, ce qui était sans doute pour le mieux. Après on se demande pourquoi je me ramassais à la porte d'Athena en pleurant chaque fois que j'avais un projet à faire en graphisme. Bon peut-être pas en pleurant, mais vous voyez l'idée. Toujours est-il que j'avais profité de l'occasion pour le questionner sur ses préférences en terme de breuvages et que je ne fus pas déçue. Même, il semblait amateur de café, assez pour moudre son propre grain. J'aurais été indigne de mon poste de barista au salaire minimum si je n'avais pas manifesté plus de curiosité.

« Tu aimes essayer différentes sortes de grains ou tu as un favori ? Et combien de temps nous reste-t-il avant la réunion ? »

Ce serait bête qu'il n'ai pas le temps d'aller se changer pour se présenter proprement à la réunion, sans être couvert de farine. C'était assez ironique, quand on y pense. Quand lui était tendu au conseil, il avait la tête froide et pensait en terme de priorités pour mieux se laisser aller dans ses temps libres. J'étais tout l'inverse, spontanée, impulsive et bourrine lorsque j'étais stressée et tout à fait organisée, calme et efficace lorsque j'étais en confiance. À croire que lui fonctionnait mieux sous la pression et moi sans.

Oh j'ai bien entendu le scepticisme dans sa voix, mais quelque part ça me faisait plaisir. Ça voulait dire qu'il n'était pas totalement d'accord. Il aurait pu ne pas être d'accord sur la partie attachante, mais dans ce cas il ne m'aurait sans doute pas offert d'être son binôme donc... En vrai ça allait. Mon sourire était toujours en place et je me sentais toujours aussi bien.

« Oh, je vois je vois. »

Et j'en pris mentalement note. Je ne savais pas si on en avait au café, mais je pouvais toujours faire une ou deux petites recommandations ou, dans le pire des cas, commander moi-même, en dehors du travail. Comment ça j'en faisais beaucoup ? Normal, j'étais une personne attentionnée moi, je faisais toujours de mon mieux. Try hard un jour, try hard toujours. Mais qu'importe. Il ne lui restait qu'une petite heure et, vu la tension qui semblait recommencer à l'habiter, je vis là une occasion de me rendre utile. Enfin, d'essayer au minimum.

« Évidemment que tu vas faire bonne impression. Cette fac n'aurait même pas pu imaginer meilleur président du conseil des élèves que toi. Si tu manques de temps, quand le cake sera prêt prend de l'avance et va enfiler quelque chose qui n'est pas plein de farine. Je peux m'occuper d'emballer le tout de façon sécuritaire et comme ça il te restera simplement à venir récupérer le cake en passant pour aller à la réunion. Ils doivent bien avoir des boites pour les gâteaux quelque part dans cette cuisine... »

Agréable de pouvoir compter sur quelqu'un ? Petit sourire con et fier le retour. Pour moi, il n'y avait pas plus beau compliment que cela. Savoir que l'on se reposait sur moi et arriver à prouver à autrui qu'ils avaient bien fait, c'était tellement important.

« C'est normal voyons. »

J'avais envie de rajouter un petit truc super cliché dans le genre de : tu peux toujours compter sur moi. Ou encore : je serai toujours là pour toi, mais ça me semblait un peu trop. J'avais donc préféré la version plus modeste, plus lowkey. Je croisai les bras, m'appuyant contre la surface de travail et le suivant du regard avec un sourire. Lui aussi, d'ailleurs, semblait assez heureux et relativement détendu de nouveau. C'était agréable de le voir comme ça, sourire sincèrement. S'il allait faire fureur ? Évidemment. Le laisser à l'entrée ?

« Sans problèmes. »

Bon, j'allais surtout rester avec le gâteau à l'entrée jusqu'à son retour pour m'assurer que tout soit en ordre, mais ça ne faisait pas grand différence. Je voulais que tout soit parfait, après tout, et il était donc hors de question de laisser le cake sans surveillance et de laisser faire le hasard. Puis, presque hors de nulle part, le voilà qui se rapprochait de moi. Et hop, un baiser sur la joue. Je ne m'attendais pas à ça. Il me remerciait pour mon aide, cette réunion comptant beaucoup pour lui. Je savais déjà quoi lui répondre.

« Et elle va très bien se passer. Je penserai à toi. »

Pressé par le temps, le voilà qui tournait déjà les talons. Oh !

« Et n'oublie pas la farine sur ton nez ! »

Ce serait bête qu'il arrive à la réunion avec le bout du nez tout blanc. J'ignorais s'il m'avait entendu, mais au moins je l'avais dit. Et puis... j'avais envie de faire une blague stupide. Mais personne ne l'entendrait. Et ce n'était pas drôle. Mais j'étais toute seule alors...

« Ils grandissent tellement vite. »

Je pouffai de rire, amusée par ma propre petite blague. Ça c'était une belle journée quand même, j'étais plus que contente d'avoir croisé Levi. Mais bon, il était temps de passer aux choses sérieuses et de l'emballer, ce cake. C'est donc avec un grand sourire que je me remis à l'ouvrage tout en chantonnant, emplissant la cuisine d'un air joyeux et paisible.